La kinésithérapie, tant pendant la grossesse qu’après l’accouchement, peut aider à soulager et traiter les maux de la mère et du nouveau-né.

La grossesse est une période unique dans la vie d’une femme, qui met le corps à rude épreuve ! Mal de dos, jambes lourdes… les changements hormonaux, la prise de poids et d’autres transformations entraînent diverses problématiques. Après l’accouchement, d’autres douleurs peuvent apparaître, notamment dans la région périnéale et le bas-ventre. Ces inconforts sont tout à fait normaux, car l’accouchement représente une épreuve intense, tant pour votre corps que pour celui de votre bébé. En effet, ce dernier peut également présenter de légères déformations, généralement bénignes mais nécessitant une prise en charge. Heureusement, ces douleurs sont bien connues des professionnels de santé et peuvent être atténuées. En particulier, la kinésithérapie peut être d’un grand soutien durant cette période importante.
Quelques chiffres et faits sur les douleurs pré et post partum et les douleurs du nourrisson
- Les maux de dos sont courants chez les femmes enceintes : ils affectent entre 50 et 75 % d’entre elles.
- La diastase abdominale (ventre restant gonflé plusieurs mois après l’accouchement) concerne environ 30 % des jeunes mamans.
- Le prolapsus, ou descente d’organes, toucherait près de 45 % des femmes âgées de 45 à 85 ans, les accouchements étant l’une des principales causes de ce problème.
- Le pied bot est une malformation congénitale qui affecte environ 1 nourrisson sur 1 000 à la naissance.
- Parmi les autres malformations possibles à la naissance, on retrouve la luxation congénitale de la hanche et le torticolis congénital, dont l’incidence est estimée entre 0,3 et 2 %.
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Au cours de la grossesse, divers facteurs peuvent entraîner des douleurs :
L’accouchement, de son côté, est une épreuve éprouvante pouvant causer divers inconforts :
L’accouchement, en revanche, est une étape éprouvante qui peut causer divers inconforts :
Pour l’ensemble de ces problématiques, la kinésithérapie peut être d’une grande aide. Certains kinésithérapeutes sont spécialisés dans l’accompagnement des femmes enceintes et des nourrissons, ainsi que dans les techniques de rééducation du périnée.
La plupart des torticolis courants se résorbent en quelques jours et ne nécessitent pas de séances de rééducation ; en revanche, les douleurs consécutives à un traumatisme durent généralement plus longtemps. Si votre douleur persiste au-delà de 6 mois, on parle alors de cervicalgie chronique. Dans ce cas, sachez que les thérapies manuelles, en particulier la kinésithérapie, peuvent vous aider à réduire et mieux gérer les douleurs chroniques sur le long terme.
Une séance de masso-kinésithérapie pour femme enceinte inclut des manœuvres douces appliquées au niveau du dos, des épaules, des jambes, et si nécessaire, du ventre. Les techniques utilisées sont :
En cas de jambes lourdes, votre kinésithérapeute pourra également utiliser le drainage lymphatique manuel, une technique spécifique de massage. Une autre méthode fréquemment employée pour soulager les jambes lourdes est la pressothérapie : vos jambes sont placées dans des bottes qui exercent différentes pressions pour stimuler la circulation sanguine et lymphatique.
Enfin, pour soulager l’ensemble de vos douleurs, le kinésithérapeute vous proposera également des postures et des exercices à pratiquer chez vous.
Après l’accouchement, selon vos symptômes, des séances de rééducation périnéale peuvent être recommandées. Cette rééducation est réalisée soit par des techniques manuelles, soit à l’aide d’une sonde endo-vaginale (biofeedback ou électrostimulation).
Une fois ce travail initial sur le périnée accompli, le kinésithérapeute peut également vous guider dans la rééducation abdominale post-partum, qui vise à corriger votre posture et à renforcer les muscles abdominaux, afin de retrouver tonicité dans le dos et le ventre.
Pour votre bébé, la prise en charge varie en fonction de son affection :
Pour les problèmes respiratoires, des techniques spécifiques de kinésithérapie respiratoire sont appliquées pour faciliter la toux.
En cas de paralysie du bras, les séances incluent principalement des mobilisations passives, ainsi que des stimulations sensorielles (avec des objets) et musculaires.
Les malformations congénitales sont abordées par des techniques spécifiques : exercices moteurs, apprentissage des mouvements et aide à la marche pour les enfants plus âgés. En début de traitement, le kinésithérapeute consacre du temps à observer votre enfant (sa posture naturelle, ses mouvements), avant de réaliser un bilan fonctionnel.
Enfin, le massage bébé est une approche de kinésithérapie bénéfique pour soulager les maux bénins (notamment digestifs) tels que la constipation, les gaz, et les troubles du sommeil.
Les séances de kinésithérapie pour la femme enceinte ou le bébé s’associent parfois à d’autres traitements. Cependant, les traitements médicamenteux sont restreints pendant la grossesse : par exemple, les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont contre-indiqués. En cas de douleurs dorsales, il est recommandé de consulter votre médecin.
Pour les jambes lourdes, une partie du traitement repose sur de bons réflexes hygiéno-diététiques. Il existe aussi des médicaments, appelés veinotoniques, qui peuvent aider à soulager les symptômes. Cependant, il est important de bien les choisir, car certains peuvent contenir des substances potentiellement néfastes pour l’enfant.
Les douleurs post-partum peuvent être prises en charge de différentes façons. La kinésithérapie est le traitement privilégié pour les descentes d’organes mineures ; le renforcement des muscles du périnée permet généralement une correction efficace. Cependant, lorsque le prolapsus est plus important et cause une gêne quotidienne, une intervention chirurgicale peut être envisagée pour repositionner et fixer les organes.
Pour les malformations congénitales chez le nouveau-né, le traitement initial est généralement kinésithérapique, et peut être accompagné de mesures orthopédiques : par exemple, pour le pied bot, une attelle ou un plâtre peut être utilisé. En règle générale, pour toutes les malformations, l’anomalie se corrige facilement avec une prise en charge précoce, y compris dans le cas de la paralysie obstétricale du plexus brachial. La chirurgie n’est envisagée qu’en cas d’échec des premiers traitements.