Tendinites / tendinopathies

Les tendinopathies font référence à des lésions des tendons. Cette pathologie est mieux comprise aujourd’hui qu’auparavant, et les traitements récents ont permis d’améliorer la prise en charge des nombreux patients souffrant de douleurs tendineuses.

Tendinites / tendinopathies

Les tendinopathies font référence à des lésions des tendons. Cette pathologie est mieux comprise aujourd’hui qu’auparavant, et les traitements récents ont permis d’améliorer la prise en charge des nombreux patients souffrant de douleurs tendineuses.

Généralités

Les tendinopathies constituent une affection fréquente ; vous pouvez en souffrir si vous pratiquez un sport, mais également dans certains métiers où des gestes répétitifs sollicitent excessivement certaines parties du corps. Dans le langage courant, les termes tendinite et tendinopathie sont souvent utilisés de manière interchangeable, mais ils désignent en réalité des phénomènes différents :

  • La tendinite fait référence exclusivement à une inflammation d’un tendon.
  • La tendinopathie est un terme plus général qui inclut l’ensemble des pathologies pouvant toucher un tendon (cela comprend l’inflammation, ainsi que d’autres problèmes tels que la fissuration tendineuse, la calcification, la rupture tendineuse, le nodule ou l’enthésopathie).

En règle générale, l’inflammation peut entraîner une ou plusieurs de ces pathologies, ce qui établit un lien entre elles. Les tendinites et tendinopathies les plus fréquemment observées dans le domaine sportif et au-delà concernent :

  • L’épaule (coiffe des rotateurs)
  • Le genou (tendinite de la patte d’oie et syndrome de l’essuie-glace)
  • Le tendon d’Achille
  • Le coude (épicondylite et épitrochléite)
  • Le poignet
  • La hanche

Quelques données sur les tendinites et tendinopathies en France :
Les tendinites et tendinopathies incluent des pathologies très diverses, tant par leur localisation que par leur origine. Il est donc compliqué de présenter des chiffres généraux. Néanmoins, à titre d’exemple dans le secteur sportif :

  • La tendinite du coude, souvent appelée “tennis elbow”, touche 40 % des joueurs de tennis.
  • Les tendinites du genou concernent environ 20 % des footballeurs et 10 % des coureurs à pied.
  • La prévalence de la tendinite du tendon d’Achille est de 10 % dans les disciplines d’endurance.

Dans le monde du travail, les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont courants, représentant 87 % des maladies professionnelles. Parmi ces troubles, on trouve principalement des douleurs au dos et des tendinites.

Pourquoi ai-je une tendinite ou une tendinopathie ?

À l’exception de la rupture, qui survient de manière soudaine, la tendinite et la plupart des autres affections tendineuses se manifestent progressivement, en lien avec un mouvement particulier et le surmenage des tendons. Au début, la douleur ne se fait sentir qu’en effectuant ce mouvement précis (comme un coup au tennis) ; ensuite, la douleur, bien que localisée, commence à affecter tous les gestes quotidiens impliquant le membre touché. C’est généralement à ce stade que les personnes consultent un professionnel de santé.

Les principales causes de la tendinite sont :

Une pratique sportive intense ou des modifications des habitudes d’entraînement (comme des changements dans la technique, un entraînement excessif, ou l’utilisation d’un nouveau matériel) peuvent accroître le risque de tendinite. Les personnes qui pratiquent des sports tels que le tennis, le golf ou la course à pied sont particulièrement à risque. De plus, l’échauffement est un élément essentiel : les tendinites surviennent plus souvent chez ceux qui négligent cette étape ou qui ne s’échauffent pas suffisamment.

Un métier impliquant des gestes répétitifs : les secteurs les plus affectés sont les métiers de nettoyage et de construction. L’exposition à des vibrations est un autre facteur de risque.

Une mauvaise posture au travail : typiquement, si vous travaillez à un bureau, des éléments d’ergonomie comme la position de l’écran et la hauteur du siège peuvent entraîner des tendinites (et autres troubles musculo-squelettiques) s’ils ne sont pas bien ajustés

Ce qui suit concerne les causes principales, ou les facteurs déclenchants, de la majorité des tendinites. Toutefois, à pratique sportive ou professionnelle équivalente, certaines personnes développent une tendinopathie alors que d’autres ne rencontrent pas ce problème. En effet, il existe divers facteurs de risque spécifiques à chaque individu. Ces facteurs sont surtout liés à l’hygiène de vie et aux antécédents médicaux. On peut mentionner :

Un défaut d’hydratation : les tendons étant constitués à 70% d’eau, une mauvaise hydratation peut les fragiliser

Une alimentation déséquilibrée

Le surpoids, et à plus forte raison l’obésité

Le diabète

Le tabagisme

Des particularités anatomiques qui entraînent un trouble de la posture : par exemple, si vous avez les pieds plats ou les genoux en X, cela augmente les risques de tendinite du genou !

Une infection dentaire : bien sûr, celle-ci ne peut pas provoquer une tendinite, mais lui permettre de perdurer et empêcher la guérison, car l’infection se diffuse dans l’organisme par l’intermédiaire des nerfs

Certains traitements médicamenteux, notamment les antibiotiques et les anabolisants

La tendinite peut également se manifester en conséquence d’une maladie, telle que la sclérodermie ou la polyarthrite rhumatoïde.

Quels sont les symptômes de la tendinite et de la tendinopathie ?

La tendinite et les tendinopathies, en général, peuvent se manifester par divers symptômes, qui varient selon la zone du corps touchée et l’intensité du problème. On observe le plus souvent :

Une douleur d’apparition progressive, localisée sur le tendon du muscle atteint. Au début, la douleur se manifeste seulement pendant l’activité ; à un stade plus avancé, vous avez mal même au repos

Un oedème (gonflement) au niveau de la zone atteinte

Dans certains cas, une rougeur et une sensation de chaleur au niveau du tendon

Une gêne fonctionnelle se manifeste : il devient difficile d’exécuter la plupart des gestes impliquant la zone touchée, comme marcher ou monter des escaliers si le genou est affecté, ou saisir et soulever un objet en cas de tendinite du coude…

Lors des mouvements, ou lors de la palpation chez le médecin, vous pouvez aussi avoir des sensations de type crissement, frottement ou crépitation

Enfin, dans certains cas, des nodules peuvent apparaître sur le tendon ; ceux-ci sont perceptibles au toucher

Lorsque votre tendinite n’est pas traitée correctement, elle peut évoluer vers une forme chronique, ce qui peut finalement entraîner une raideur et une fragilisation du tendon.

Comment se déroule la rééducation après une tendinite ?

Avez-vous reçu un diagnostic de tendinite ou de tendinopathie de la part de votre médecin ? Souffrez-vous de tendinites récurrentes ? Les séances de kinésithérapie peuvent vous apporter une aide précieuse.

Le kinésithérapeute a un rôle essentiel en deux volets : d’abord, il s’agit de soulager la douleur pour vous aider à retrouver une vie quotidienne, professionnelle et sportive normale, ce qui constitue la priorité principale des patients qui consultent. Toutefois, cette approche symptomatique n’est pas suffisante, car sans changements profonds, les risques de récidive demeurent élevés. Ainsi, le traitement kinésithérapique vise aussi à identifier et à corriger les causes sous-jacentes de votre tendinite, pour vous permettre une guérison définitive.

Chaque patient présentant des caractéristiques uniques, les causes d’une tendinopathie peuvent également varier. Votre kinésithérapeute va donc élaborer un programme de soins sur mesure, adapté à votre situation spécifique, afin de favoriser votre rétablissement optimal. Voici un aperçu des techniques fréquemment employées en cas de tendinite :

Le massage transversal profond, une technique qui consiste à attraper et masser le tendon lésé, en travers des fibres. Lorsque la douleur est forte, le kiné y va doucement ; mais l’objectif est d’appuyer plus fort dès que la douleur commence à diminuer

Les étirements, qui permettent d’améliorer la tonicité des muscles

Des mobilisations progressives du muscle concerné par la tendinite

Les ondes de choc, un procédé de physiothérapie qui a fait ses preuves pour le traitement des tendinites. Les ondes de choc ont pour effet de créer des micro-lésions au niveau du tendon endommagé, ce qui va le “forcer” à cicatriser, accélérant ainsi la guérison.

Les ultrasons, une autre technique de physiothérapie qui permet de réduire l’inflammation, et d’améliorer la vascularisation du tendon

Outre ces diverses méthodes, votre kinésithérapeute joue également un rôle éducatif et de conseil. En effet, la tendinite est souvent le reflet d’un déséquilibre plus large ; pour favoriser votre guérison à long terme, il sera nécessaire d’apporter des ajustements à votre posture, à votre façon d’effectuer certains gestes, ainsi qu’à vos habitudes d’entraînement si vous êtes sportif (échauffements, étirements, techniques) et à votre hygiène de vie (alimentation, hydratation).

Pour aller plus loin…
Quels sont les traitements médicaux de la tendinopathie ?

Le traitement médical d’une tendinite ou d’une tendinopathie s’organise en plusieurs phases.

Dans un premier temps, immédiatement après la blessure, la prise en charge débute par le protocole “GREC” (glace, repos, élévation et contention) :

L’application de glace sur la zone douloureuse va réduire la douleur et le gonflement ; vous pouvez l’effectuer chez vous, plusieurs fois par jour pendant une quinzaine de minutes. Attention toutefois à ne pas appliquer la glace directement sur la peau (vous pouvez utiliser un linge)

Le repos est indispensable pour permettre au tendon de cicatriser. Sa durée dépend de la gravité de l’atteinte : si vous souffrez d’une tendinite bénigne, une à trois semaines peuvent suffire ; pour les cas plus sévères, comptez plutôt trois mois

L’élévation concerne les tendinites du membre inférieur, comme la tendinite d’Achille : il s’agit de surélever la jambe au repos, pour limiter le gonflement

Dans un deuxième temps, une fois le diagnostic établi, votre médecin peut vous prescrire des médicaments (antalgiques ou anti-inflammatoires) pour vous aider à soulager la douleur. Les crèmes et gels à base d’anti-inflammatoires sont souvent privilégiés par rapport aux AINS oraux, car ils ne provoquent pas d’effets secondaires. Enfin, les infiltrations de corticoïdes ne sont considérées qu’en dernier recours pour soulager la douleur, car elles augmentent les risques de rupture du tendon.

La chirurgie reste peu fréquente en cas de tendinite ou de tendinopathie. Elle est réservée à des cas très spécifiques, comme une rupture du tendon, ou lorsque les douleurs deviennent chroniques et persistent malgré les traitements médicaux habituels ; vous ne risquez pas d’être opéré pour une tendinite bénigne.

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